La Férence de Dominique Boullier, intitulée « Formats numériques de l’exil: Diasporas en ligne et Avatars » avait comme règle numéro un de ne pas éteindre son téléphone portable !
Car oui, Dominique Boullier nous a fait rentrer dans la matrice du Théâtre Aleph le 17 mars 2012. Le public a été contacté par téléphone portable pour découvrir que le monde dans lequel il vit est un monde de réalisme magique : le Théâtre Aleph ! Dans Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, les exilés sont des programmes de la Matrice qui refusent la destruction et se cachent en son sein une fois que leur mission est terminée. Le public de la Férence de Dominique Boullier a fait de même et, tel que les éxilés de Matrix, a décidé de se cacher dans le Théâtre Aleph pour faire la fête jusqu’à l’aube.
Alors que les définitions les plus communes de l’exil le limite au résultat d’une sanction pour quitter sa terre en l’associant au deuil de la patrie, l’exil peut également être perçu par une identité spécifique ou une condition du multiculturalisme. Au temps de la globalisation et des réseaux numériques, on peut également parler de diasporas en ligne et d’exil identitaire (e.g. perte de référence, multi-facette). Dominique Boullier nous a montré que l’exil c’est également empêcher d’habiter. Attention ! Non pas loger mais habiter. Ainsi, être exilé c’est être empêché de refaire un chez soi (et pourtant on tente sans cesse de le refaire même avec une valise !). Et oui, les réseaux sociaux sont devenus un habitat. Plus précisément, un habitèle comme le montre la Férence de Dominique Boullier.
La Férence a été suivie du spectacle du Théâtre Aleph: « L’Exilé Mateluna », pièce écrite et mise en scène par Oscar Castro. Elle est considérée comme la plus belle pièce sur l’exil selon Gabriel Garcia Marquez. Elle a été jouée par les comédiens du théâtre Aleph, le TESPO et des personnes du public qui avaient été tirées au sort lors des précédentes Férences.
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